En France, la dépression fait peur. Et avec la dépression viennent souvent les antidépresseurs. Souvent mal connus et dépréciés, de nombreuses idées reçues tournent autour de ces médicaments.

 

Quelques idées reçues 

De nombreuses idées (souvent fausses ou exagérées) tournent autour des antidépresseurs. Le débat fait rage autour de leur utilité et même de leur dangerosité. Mais comme tout ce qui touche à la santé mentale, la vérité est souvent mal connue.

Il est par exemple souvent dit que les français sont de très gros consommateurs d’antidépresseurs. En réalité, en 2015, la moyenne des pays de l’OCDE était de 58 doses pour 1000 habitants contre 50 en France.

Contrairement aux idées reçues, les antidépresseurs n’entraineraient pas non plus de dépendance (alors que cela peut être le cas de certains anxiolytiques). Pour des raisons évidentes il n’est en effet pas conseillé d’arrêter ses anti-dépresseurs du jour au lendemain, mais aucun effet addictif n’a été démontré jusqu’à ce jour. 

Enfin, comme pour tout médicament, les antidépresseurs peuvent avoir des effets secondaires indésirables (prise de poids, somnolence, idées suicidaires…), mais il suffit de changer les doses ou le médicament lui-même, si ceux-ci sont trop dérangeants.

 

Selon certaines idées reçues, la prise d’antidépresseurs augmenterait les idées suicidaires

 

Mais en vrai, les antidépresseurs, c’est quoi ? 

Il faut d’abord comprendre que la dépression est une maladie perturbant le fonctionnement des neurones. La sérotonine par exemple (impliquée dans le bien-être, la régulation du sommeil etc…) est présente de façon anormalement basse chez le sujet dépressif.


Les antidépresseurs sont donc des médicaments composés de molécules qui agissent directement sur le cerveau. Il existe plusieurs sortes d’antidépresseurs qui agissent différemment au niveau des synapses (les connections entre les neurones). D’après le site de la Cité des Sciences, les antidépresseurs permettent donc simplement de retransmettre au cerveau des « quantités normales de certains neurotransmetteurs, dont l’insuffisance est cause de dépression ». L’idée des antiAdépresseurs est ainsi de rétablir un équilibre perdu, affecté par la dépression.

Ceci étant dit, les anti-dépresseurs ont pu prouver leur utilité. Une importante étude de l’université d’Oxford a montré qu’ils marchaient bien mieux que des placebos, notamment en cas de dépression grave. Ils ont montré leur efficacité dans de nombreux cas en mettant fin à la maladie ou en permettant d’éviter des tentatives de suicide.

 

La dépression perturbe le fonctionnement des neurones

 

Quelles précautions prendre 

Il convient bien sûr de ne pas prendre des antidépresseurs n’importe comment. Le professeur en médecine Bernard Debré les déconseille par exemple fortement en cas de dépression faible ou modérée. Il serait vrai qu’en France, certains médecins les prescrivent à des patients n’en ayant pas forcément besoin, alors qu’une thérapie serait parfois plus adaptée. Pour le psychiatre Jean-Victor Blanc, thérapie et médicamentation peuvent d’ailleurs aller main dans la main.

En cas de prise de médicament, il faut généralement laisser quelques semaines au corps pour s’habituer à ce nouveau traitement. Des effets secondaires peuvent bien sûr apparaître pendant cette période. S’ils persistent et sont gênants, il est tout à fait possible de simplement changer de traitement. Comme tout médicament, tous les anti-dépresseurs ne conviennent pas à tout le monde.

 

Comme les différents pans de la santé mentale, la dépression et les anti-dépresseurs sont souvent mal connus et mystifiés. Les experts s’accordent aujourd’hui à dire que les anti-dépresseurs réussissent généralement à aider les personnes en grande difficulté, bien qu’il faille suivre de près ce traitement qui peut avoir des effets secondaires indésirables.