Kilian Jornet a gravit l’Everest en 26 heures, sans oxygène, dans la nuit du 21 au 22 mai. Cette ascension marque la fin de son projet Summits of my life, dont le but était d’affoler les chronomètres en gravissant les plus hauts sommets du monde.

Un exploit

Surnommé « l’ultraterrestre », Kilian Jornet a atteint le toit du plus haut sommet du monde (8 848 mètres) en seulement 26 heures, sans oxygène, sans corde fixe, ni matériel lourd. Cette ascension s’est produite dans la nuit de dimanche à ce lundi, à minuit.

Découvrez les premières images de cette ascension folle :

 

 

En 2016, ce champion du monde de ski-alpinisme ayant remporté l’ultra-trail du Mont Blanc trois fois, avait déjà tenté de gravir l’Everest sur le versant nord (sino-tibétain), le chemin le plus difficile. Mais cette première tentative fut un échec. Pour un alpiniste acclimaté, cette voie nord prend, en moyenne, trois à cinq jours normalement. Cette année, l’espagnol a retenté l’expérience. En mars dernier, il n’était pas encore sûr d’avoir son permis d’ascension. Mais, mi-avril, une fois la permission en poche, Kilian Jornet s’est envolé pour la dernière étape de son projet Summits of my life.

 

Le projet Summits of my life

Cette ascension boucle le projet Summits of my life, qui a débuté en 2012. Il consistait à gravir les points les plus culminants de chaque continent dans des temps records (Aconcagua, Cervin, Kilimandjaro…)
En 2014, ce projet lui avait valu le tire « d’aventurier de l’année », attribué par le National Geographic (magazine américain.)

 

Kilian Jornet lors de l'une de ses ascensions pour le projet Summits of my life
Kilian Jornet lors de l’une de ses ascensions pour le projet Summits of my life.

 

En France, Kilian Jornet avait gravi le Mont Blanc deux fois en une journée. En moyenne, l’ascension équivaut à deux jours. « Un bon entraînement en altitude » avait conclu le champion du monde de ski-alpinisme. En effet, le Mont Blanc n’était qu’un échauffement face à la dernière étape du projet Summits of my life : l’ascension de l’Everest

 

La longue ascension de l’Everest

Kilian Jornet est parti à 22 heures (heure locale) du monastère de Rombuk, dernier lieu habité, se situant à 5100 m. Le catalan a ensuite parcouru 3800 mètres de dénivelé positif, dont 30 km de moraines (ensemble de galets, de bloc, de cailloux et de farine glacière) et 2300 mètres de très haute altitude. Kilian Jornet a réalisé tout d’une traite, sans dormir dans des camps d’altitude intermédiaires.

 

Killian Jornet pendant l'ascension de l'Everest.
Kilian Jornet pendant son ascension sur l’Everest.

 

Sébastien Montaz, cinéaste, l’a accompagné jusqu’à 7500m pour filmer cette épreuve, avant de laisser Kilian Jornet terminer seul. Sur son blog l’espagnol résidant désormais en Norvège, a posté : « Je me sentais bien jusqu’à 7700 mètres. Puis, j’ai commencé à avoir des maux d’estomac, sans doute dus à un virus. A partir de là, j’ai avancé doucement, m’arrêtant régulièrement. Ce qui ne m’a pas empêché d’atteindre le sommet à minuit dans la nuit de dimanche à lundi. » Cet inconvénient l’a obligé à ne pas redescendre à son point de départ, le monastère de Rombuk mais de se réapprovisionner au camp de base avancé, à 6500 mètres.

 

Killian Jorret a gravi l’Everest en 26 heures, sans oxygène, sans corde fixe ni matèriel lourd. Une ascension retardée par des maux d’estomac mais qui ne l’ont pas empêché d’atteindre le sommet à minuit, lundi. Cet exploit marque la fin de son projet Summits of my life, qui visait à établir des records d’ascension des sommets les plus hauts du monde. Félicitation à ce grand champion !