Plusieurs mois après l’apparition du Covid-19, de nombreuses questions restent en suspens, notamment le fait que certains patients ne présentent aucun symptômes tandis que d’autres présentent des formes graves. Et si l’immunité croisée expliquerait ce phénomène ?

L’immunité croisée nous protégerait ?

Depuis l’apparition du Covid-19 en Chine il y a plusieurs mois, les chercheurs du monde entier se mobilisent pour tenter d’en savoir plus sur le SARS-CoV-2, le virus responsable de la maladie. Les scientifiques se demandent notamment pourquoi certains patients ne présentent aucun symptôme tandis que d’autres développent une forme grave de la maladie.

Une des hypothèse avancée est l’immunité croisée : des personnes auraient été exposées auparavant à d’autres coronavirus et auraient développé une immunité qui les protégerait du Covid-19 en empêchant l’infection ou en atténuant les symptômes.

Certaines études semblent confirmer cette hypothèse, notamment une recherche menée à l’hôpital universitaire Charité à Berlin, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature le 29 juillet 2020. Les chercheurs révèlent que des personnes n’ayant pas eu de contact avec le nouveau coronavirus possèdent bien des cellules immunitaires qui réagissent avec le SARS-CoV-2.

 

Depuis l’apparition du Covid-19 en Chine il y a plusieurs mois, les chercheurs du monde entier se mobilisent pour tenter d’en savoir plus sur le SARS-CoV-2, le virus responsable de la maladie.

 

Une mémoire immunitaire

Lors d’une infection, l’organisme se protège en trois temps : l’immunité innée intervient, puis, si cela ne suffit pas, l’immunité adaptative et enfin, les cellules adaptées restent dans l’organisme après l’infection afin de protéger le corps d’une nouvelle agression. C’est le cas des coronavirus responsables de certains rhumes auxquels nous sommes régulièrement exposés par exemple.

Cette dernière étude démontre que grâce à leurs similitudes avec le SARS-CoV-2, certaines cellules immunitaires reconnaissent le nouveau coronavirus comme l’explique à Sciences et Avenir Andreas Thiel, immunologiste à l’hôpital Charité de Berlin et auteur de l’étude « Nous voyons cette immunité croisée dans un tiers de personnes qui n’ont pas été infectées avec ce coronavirus, mais avec des tests plus sensibles il est probable que cette proportion soit bien plus importante. La plupart d’entre nous avons déjà été en contact avec ces coronavirus responsables du rhume ; qu’on ait encore, ou pas, une mémoire immunitaire de ces rencontres dépend de la puissance de cette infection et d’il y a combien de temps elle s’est produite. ».

Cela pourrait expliquer pourquoi certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres face au Covid-19 selon le chercheur « Nous savons que certains groupes d’âge sont plus exposés à ces coronavirus, comme les enfants par exemple, donc ils pourraient être mieux protégés contre cette nouvelle menace. Mais ce n’est qu’une hypothèse pour le moment, on doit encore confirmer si cette réponse immunitaire peut-être protectrice ou pas. ».

 

Lors d’une infection, l’organisme se protège en trois temps : l’immunité innée intervient, puis, si cela ne suffit pas, l’immunité adaptative et enfin, les cellules adaptées restent dans l’organisme après l’infection afin de protéger le corps d’une nouvelle agression.

 

Les dangers de l’immunité croisée

Toutefois, l’immunité croisée pourrait à contrario rendre une personne plus vulnérable au SARS-CoV-2 « Il est tout à fait possible que cette immunité aggrave l’infection, au lieu de l’empêcher, explique Mr. Thiel. C’est comme les anticorps, certains peuvent neutraliser les pathogènes, mais d’autres peuvent les aider à infecter les cellules. ».

L’auteur de l’étude ajoute qu’il « se peut aussi que cette immunité soit protectrice chez certains, mais qu’elle empire la situation chez d’autres, notamment les personnes âgées chez qui le système immunitaire n’est plus très efficace, nuance-t-il. On doit tester cette immunité dans des cohortes plus grandes pour vérifier si les personnes qui l’ont sont plus protégées ou pas ». Cette question est essentielle à élucider afin de mieux repérer les personnes à risque et pour développer un vaccin qui protège les personnes les plus vulnérables sans les exposer davantage.

 

L’immunité croisée pourrait à contrario rendre une personne plus vulnérable au SARS-CoV-2.

 

Une récente étude menée par l’hôpital universitaire Charité à Berlin a révélé que certaines personnes ayant été exposées à d’anciens coronavirus ont développé une immunité qui peut les protéger face au Covid-19. Cependant, cette immunité croisée peut à contrario rendre les personnes plus vulnérables face au nouveau coronavirus.

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